Le temps passe, il paraît
Il y a un an de ça, je tentais de fêter Halloween la tête dans l'anorexie. J'avais décidé de parler. De me libérer. De tenter d'en sortir. Depuis j'ai passé 6 mois à l'hôpital, j'ai repris 12 kilos, j'ai cru aller mieux.
Je vais mieux, mais je constate.
Je constate que je ne laisse que rarement mes défonces s'estomper avant d'en reprendre.
Que je suis partie en crise alimentaire hier. Que j'ai perdu le contrôle, je l'ai senti venir, je l'ai sentit me neutraliser. Que j'ai débuté ma journée sous trop de dulcolax. Mon corps n'en veut plus. Que mes fesses retombent. Que certains jours la balance affiche 38,6. Que les crèmes passent plus facilement. Que je bois beaucoup trop. Que je ne mange plus énormément. Suffisamment, mais peut-être toujours un peu moins. Que je prends du poids, que j'en perds, mais que j'en perds toujours plus que ce que j'ai repris. Que je ne pense qu'à ça. J'ai mes manies. Je calcule tout malgré moi. Et même mes crises qui avant pouvaient atteindre les 10 000 kcal, j'en serais devenue incapable. Je fais du 1000kcal, j'avale plus grand chose. J'ai constamment peur. Je calcule tout, je réfléchis à tout, je culpabilise pour tout. Mais je me force, je me force à manger comme il faut, à faire ce qu'il faut.
Mais je réalise une chose... Je suis profondément malade,
Même si je vais mieux,
Même si je mange beaucoup mieux,
Je suis mentalement toujours anorexique.
Je voulais mettre des nouvelles, il y en a eu tellement! Je les écris à droite, à gauche. Mais je n'ai plus la force de tout aligner ici. Alors je vous écris ce texte, au milieu de nule part, je vous écris ce secret..
Eos, 20 octobre 2013